La Gambie avance vers un avenir sans PPR : les parties prenantes nationales s'unissent pour revoir et mettre à jour la stratégie d'éradication de la PPR pour 2025-2030
Du 23-24 novembre 2025 Baobab Holiday Resort, La Gambie a pris une mesure décisive pour renforcer sa lutte contre la peste des petits ruminants (PPR), une maladie animale dévastatrice qui menace les moyens de subsistance des populations rurales, l'autonomisation économique des femmes et la sécurité alimentaire nationale.
Pendant deux jours, des représentants du gouvernement, des experts en élevage, des partenaires régionaux et continentaux et des organisations d'agriculteurs se sont réunis dans le cadre d'un atelier national de haut niveau afin de revoir et de mettre à jour la stratégie nationale de contrôle et d'éradication de la PPR (2017-2027) et d'élaborer un nouveau plan d'action chiffré pour 2025-2030.
L'atelier, soutenu par le Programme panafricain d'éradication de la PPR et financé par l'Union européenne, a réuni plus de 30 parties prenantes clés, notamment des représentants du ministère de l'Agriculture, du Département des services de l'élevage (DLS), de l'Association nationale des éleveurs , du monde universitaire, de la FAO, de l'UA-BIRA et d'organismes vétérinaires professionnels.
Dans son discours d'ouverture prononcé au nom du ministre de l'Agriculture, le secrétaire permanent adjoint a souligné l'urgence de revitaliser la stratégie nationale, soulignant que la PPR reste une menace directe pour la productivité du bétail, la nutrition des ménages et la résilience. Le ministre a appelé les participants à faire preuve d'esprit d'analyse, d'innovation, de collaboration et d'ambition, soulignant que la stratégie révisée servira de « plan directeur pour protéger la richesse de notre nation, qui repose sur les sabots de notre bétail ».
Le directeur général du DLS a fait écho à ce message, soulignant le lourd fardeau socio-économique de la PPR. Malgré les progrès réalisés, notamment l'amélioration des diagnostics, les campagnes de vaccination soutenues par des partenaires et la cartographie épidémiologique, le pays continue de faire face à une pénurie de personnel vétérinaire, à des lacunes dans la chaîne du froid et à des frontières poreuses. Ces réalités, a-t-il souligné, nécessitent des solutions pratiques et bien coordonnées.
Représentant le directeur de l'UA-BIRA, le Dr Hiver Boussini a prononcé un discours technique complet situant les efforts de la Gambie dans des cadres africains et mondiaux plus larges, notamment l'Agenda 2063, les engagements du PDDAA, le LiDeSA et la stratégie mondiale d'éradication de la PPR de la FAO et de l'OIE.
Il a noté que, bien que la stratégie 2017-2027 soit solide, elle doit évoluer pour devenir plus opérationnelle, mieux alignée sur le PPR GEP II (2023-2027) et étroitement liée au programme panafricain d'éradication de la PPR financé par l'UE à l'échelle du continent.
Parmi les priorités recommandées pour la stratégie 2025-2030, il a souligné :
- Le renforcement de la gouvernance et des services vétérinaires
- La surveillance basée sur les risques et la cartographie des zones sensibles
- La planification structurée de la vaccination avec évaluation post-vaccinale
- Le renforcement de l'assurance qualité des laboratoires et la mise en réseau régionale
- Une stratégie de communication et de plaidoyer dédiée
- Un plan de mobilisation des ressources réaliste et diversifié
Il a réaffirmé le soutien technique à long terme de l'UA-IBAR, soulignant que « la Gambie ne sera pas seule dans cette voie. L'UA-BIRA, la CEDEAO, la FAO, l'OMSA et l'UA-PANVAC sont prêts à soutenir la mise en œuvre par l'intermédiaire du Secrétariat panafricain de la PPR. »
À l'issue de la cérémonie d'ouverture, le vétérinaire en chef (CVO) a présenté les objectifs de l'atelier, qui allaient de l'examen de la situation épidémiologique de la PPR à la mise à jour de la stratégie et à l'élaboration d'un plan d'action chiffré aligné sur les cadres continentaux et mondiaux.
Les participants se sont ensuite répartis en quatre groupes de travail techniques afin de procéder à un examen chapitre par chapitre de la stratégie actuelle et de son premier plan d'action. La session a permis d'identifier à la fois les réalisations et les lacunes dans la mise en œuvre, jetant ainsi les bases de la rédaction de la stratégie révisée pour 2025-2030. Les thèmes abordés étaient les suivants :
- Surveillance et notification
- Stratégie de vaccination et chaîne du froid
- Diagnostic en laboratoire
- Mouvements transfrontaliers et analyse des risques
- Coordination et communication entre les parties prenantes
- Besoins en ressources et mécanismes de financement
Tout au long de l'atelier, les intervenants ont souligné que la PPR n'est pas seulement un problème de santé animale, mais aussi un problème de moyens de subsistance et de développement humain.
La Gambie compte environ un demi-million de moutons et de chèvres, les femmes gérant la majorité des chèvres et près de la moitié des moutons. Lorsque la PPR frappe, elle anéantit les revenus, la nutrition, les frais de scolarité et la résilience des ménages, obligeant les familles à vendre leurs animaux à bas prix ou à réduire leur consommation alimentaire.
Cette dimension humaine a souligné l'urgence d'élaborer une stratégie solide et réalisable pour les cinq prochaines années.
Lors de la séance de clôture, l'UA-BIRA a salué l'engagement actif des responsables gouvernementaux, des experts techniques, des partenaires de développement, des éleveurs et des dirigeants communautaires. Au cours de ces deux jours, les participants ont :
- ont passé en revue les réalisations et les lacunes
- ont renforcé la coordination entre les parties prenantes
- ont fixé des priorités stratégiques en matière de surveillance, de vaccination, de systèmes de laboratoire et de communication
- se sont mis d'accord sur les fondements d'une nouvelle stratégie opérationnelle et axée sur les résultats en matière de PPR
Les parties prenantes ont réaffirmé leur engagement à faire en sorte que la stratégie révisée devienne un outil solide pour protéger les moyens de subsistance ruraux et accélérer les progrès vers une Gambie exempte de PPR d'ici 2030.