L'Afrique renforce la collaboration « Une Seule Santé » pour gérer la PPR et les zoonoses à l'interface entre la faune sauvage et le bétail
Nairobi, Kenya, 22-24 octobre 2025-L'Union Africaine- Bureau Interafricain des Ressources Animales (UA-BIRA) a clôturé avec succès la réunion technique sur la gestion de la PPR, des maladies à fort impact et des zoonoses à l'interface entre la faune sauvage et le bétail, qui a réuni des experts de premier plan de la FAO, de l'OMSA, des communautés économiques régionales (CER), des instituts de recherche et des autorités chargées de la conservation afin d'aborder l'un des défis les plus complexes de l'Afrique en matière de santé animale et d'écosystèmes.
Ouvrant la réunion au nom de la Directrice de l'UA-BIRA, le Dr Huyam Salih, le représentant a donné le ton, axé sur la collaboration et la science, en soulignant que l'éradication de la peste des petits ruminants (PPR) et la lutte contre les zoonoses exigent des mesures là où la faune sauvage, le bétail, les écosystèmes et les communautés se croisent. Le représentant a exhorté les partenaires à « transformer les défis à l'interface en opportunités pour l'innovation, la recherche et l'alignement des politiques dans le domaine de la santé unique ».
Pendant trois jours, les participants ont travaillé au sein de quatre groupes de travail techniques axés sur la surveillance, le diagnostic, la coordination de la recherche et les cadres politiques. Les discussions ont porté sur les approches fondées sur des données probantes pour surveiller et gérer les maladies communes aux animaux sauvages et aux animaux domestiques.
Les principales priorités identifiées sont les suivantes :
• Renforcer les connaissances épidémiologiques sur le rôle de la faune sauvage dans la PPR et d'autres maladies transfrontalières ;
• Améliorer les réseaux de surveillance et de diagnostic dans les zones à haut risque ;
• Intégrer les données sur la faune sauvage dans les systèmes ARIS de l'UA-IBAR et WAHIS de l'OMSA;
• Aider les États membres à intégrer les composantes relatives à la santé de la faune sauvage dans les stratégies nationales d'éradication de la PPR.
La réunion a également examiné le projet de lignes directrices de la FAO sur la surveillance de la santé de la faune sauvage et a proposé un « ensemble de mesures opérationnelles » (episystem package), un cadre pratique pour la surveillance conjointe, la vaccination ciblée et la gestion des foyers de maladie en fonction des risques.
Les participants ont formulé des recommandations techniques et politiques fortes afin de renforcer la capacité de préparation et de réponse de l'Afrique :
1. Élaborer un inventaire et une classification continentaux des interfaces entre la faune sauvage et le bétail, en identifiant les corridors de transmission critiques.
2. Institutionnaliser la surveillance conjointe en combinant la participation des autorités vétérinaires et des autorités chargées de la faune sauvage.
3. Renforcer les capacités des laboratoires grâce à des tests d'aptitude interlaboratoires et à des formations en diagnostic moléculaire.
4. Sensibiliser les éleveurs et les gardiens de la faune sauvage à la biosécurité.
5. Créer des sites pilotes « épisystèmes » pour la recherche opérationnelle et la démonstration du contrôle intégré.
6. Mobiliser des financements durables, en tirant parti des partenariats public-privé et des initiatives mondiales « Une Seule Santé ».
Les résultats de la réunion serviront de base à la feuille de route continentale PPR 2030 et à l'élaboration d'une stratégie sur les interfaces entre la faune sauvage et le bétail sous la direction de l'UA-BIRA. Les recommandations contribueront également à l'élaboration de lignes directrices mondiales sur la santé de la faune sauvage, sous la direction de la FAO et de l'OMSA.
Un groupe de travail technique conjoint coordonnera les actions de suivi, les pays pilotes ayant déjà été sélectionnés pour diriger la surveillance de la PPR chez les animaux sauvages, l'harmonisation des données et la mobilisation des ressources en vue de la mise en œuvre en 2026.
À l'issue de la réunion, les délégués ont réaffirmé que la biosécurité et le concept « Une Seule Santé » sont des impératifs stratégiques pour la résilience de l'Afrique et ne constituent pas des options facultatives. La collaboration entre les gouvernements, les scientifiques et les communautés reste essentielle pour protéger la biodiversité, le commerce et les moyens de subsistance.
Ensemble, grâce à une coopération fondée sur la science et à une responsabilité partagée, l'Afrique trace la voie vers un avenir sans PPR, où des écosystèmes sains soutiennent des communautés saines.